ALEM SAID
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MORPHOSYNTAXE 1

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Message  orecan27 Mer 3 Déc - 22:22

[b][b]Université Abdelhamid Ibn Badis
MOSTAGANEM
Faculté de lettre et langue française
2008-2009
__________

1ère année de français
LMD

Module : Morphosyntaxe

1ère année de français

programme de Morphosyntaxe

I. Généralités

II. Les registres de langue.

III. Les classes de mots : classification de la grammaire traditionnelle.

IV. Analyse grammaticale et analyse logique

V. La morphologie lexicale

VI. La phrase simple : le groupe nominal sujet et le groupe verbal.

VII. La syntaxe du nom.

VIII. La syntaxe du verbe.

IX. La phrase nominale et la phrase verbale : les contextes d’emploi.

X. La qualification : l’attribut, l’épithète, la proposition relative.

XI. Les types de phrases : emplois particuliers.

XII. Les modes et les temps.

Chapitre I

Généralités

1. Langue parlée et langue écrite

La langue parlée accorde une importance majeure à l’intonation ; c’est l’intonation seule, en effet, qui permet à l’interlocuteur de distinguer le sens exact de :

- Mohamed sera là. (affirmation)
- Mohamed sera là ? (interrogation)
- Mohamed sera là ! (exclamation de dépit)
- Mohamed sera là ! (exclamation de joie)

La langue écrite pour se faire comprendre du lecteur, doit utiliser des signes conventionnels, appelés signes de ponctuation, qui permettent par exemple, de différencier les deux phrases suivantes, formées des mêmes mots, dans le même ordre, et si différents de sens :

- L’enseignant dit : « l’élève est un idiot. »
- « L’enseignant, dit l’élève, est un idiot. »

2. Liaison et élision

Quand on parle, ou quand on lit à haute voix, on constate que tantôt la liaison se fait entre deux mots et que tantôt elle ne se fait pas. :

- deux frères (pas de liaison) ; deux amis (liaison)

a) la consonne finale d’un mot ne se prononce pas devant un mot commençant par une consonne ou un h aspiré :

- très téméraire ; trop haut ; un grand cri.

b) la consonne finale d’un mot peut se prononcer devant un mot commençant par une voyelle ou un h muet :

- très aimable ; trop horrible ; un grand homme.

N.B. – Le - d final se prononce -t en liaison :

- un grand ami ; quand il partit.

Remarque : devant une voyelle ou un h muet, la liaison est tantôt obligatoire, tantôt interdite, tantôt simplement facultative.

Elle est obligatoire dans un groupe uni par la grammaire et par le sens [ ex : article et nom (les amis), adjectif et nom (mon ami ; chers amis), pronom et verbe (vous hésitez), verbe être et attribut (il est habile), auxiliaire et participe (ils ont approuvé) , adverbe et mot qu’il modifie (trop aimable), etc.]

Elle est interdite : après la conjonction et [las e(t) épuisé]; après un nom singulier terminé par une consonne muette [un lou(p) inquiétant] ; entre deux mots qui font partie de deux groupes différents [avançon(s), ordonna-t-il ; devant oui [des oui], onze[mes onze amis ] ; etc.
 Elle est facultative entre le nom et l’adjectif ou un complément, le verbe et un complément, le sujet et le verbe :

- des amis intimes
- des personnes en danger
- des chemises à fleurs
- il partit aussitôt
- songer à l’avenir
- ses parents ont ri
ou - des amis / intimes
- des personnes / en danger
- des chemises / à fleurs
- il partit / aussitôt
- songer / à l’avenir
- ses parents / ont ri


Dans la langue parlée ou écrite, les voyelles a, e, i ne se prononcent ni ne s’écrivent en fin de mot devant commençant par une voyelle ou un h muet ; cela s’appelle l’élision (représentée dans l’écriture par une apostrophe).

L’élision se fait dans les articles (le et la), les pronoms (je, me, te, se, le, le la, ; ce ; que), la conjonction que, les prépositions de et jusque, l’adverbe de négation ne, si (devant il et ils), les 3 conjonctions lorsque, puisque et quoique (devant il, ils, elle, elles, en, on, un une)

Ex : l’homme, l’ardeur ; j’aime, tu m’aimes, je t’aime, je l’aime ; c’est bien ; qu’as-tu ? je sais ce qu’il veut ; je veux qu’on soit sincère ; lorsqu’on part ; puisqu’il pleut ; quoiqu’elle fût timide…

3. Les signes de ponctuation


La ponctuation est le vêtement indispensable de la langue écrite. Il faut la respecter, tout comme l’accentuation (accents aigu, grave, circonflexe, tréma, points sur les i et les j.

Les signes de ponctuation, qui permettent de bien comprendre, de bien lire, de bien dire un texte écrit, sont :

- le point . : c’est le signe essentiel ; il termine la phrase :
Il faut savoir garder son calme.

- le point d’interrogation ? qui remplace le point à la fin d’une phrase interrogative :
As-tu peur de mourir ? Que veux-tu offrir à ta mère ?

- le point d’exclamation ! qui remplace le point à la fin d’une phrase exclamative :
Que tu es belle! Quel beau match !
Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! (Corneille.)

- les points de suspension … qui marquent soit un arrêt de la parole (dû à une hésitation, à un silence lourd de sens), soit une interruption (due à un interlocuteur qui vous coupe la parole) :
Il faudrait revoir ta stratégie et… ;
Vous n’êtes pas contents, peut-être ? Oh ! si…au contraire…
- la virgule , qui sépare à l’intérieur d’une phrase, deux mots, deux groupes de mots ou deux propositions :
Va, cours, vole, et nous venge. (Corneille.)

- le point-virgule ; qui marque un arrêt plus important que la virgule et sépare deux propositions :
Ma mère me les a remis ; mon père me les a repris.

- les deux-points : qui annoncent une énumération ou une explica-tion, ou qui annoncent des guillemets :
 Ce commerçant vend un peu de tout : chemises, pantalons, jupes…

- les guillemets « » qui ouvrent ou ferment les paroles rapportées d’une ou plusieurs personnes ; ils sont généralement précédés de deux points :
 Il ne cessait d’appeler : « Au secours ! au secours ! »
 La métaphore du miroir. On la trouve chez Pascal : « Ce n’est pas dans Montaigne, mais dans moi que je trouve ce que j’y vois. » (M. Schneider) [citation littéraire]

- les parenthèses ( ) qui isolent un mot, un groupe, une proposition, une phrase :
 J’aime mieux les plats traditionnels (la tchoukhcoukha, osbane el hink, le couscous, la trida, etc.) que les plats modernes (sauté d’agneau, fondue bourguignonne, poulet à l’estragon, etc. )
- le tiret - qui peut être employé seul ou répété. Quand il est seul, il introduit dans un dialogue, au début d’une réplique, les paroles d’un personnage ou marque le changement d’interlocuteur, que celui-ci ait été également signalé ou non par l’alinéa :
 Que faut-il faire maintenant ?
- il ne faut rien faire.
Quand il est répété , le tiret joue le même rôle que les parenthèses ; il sert à isoler dans un texte un élément ( mot, groupe de mots, phrase) introduisant une réflexion incidente, un commentaire, etc. Mais à la différence des parenthèses, il met en relief l’élément isolé :
 Des textes nombreux disent sans fard le rôle capital – affectif, économique, lignager – qu’occupe la maison-famille dans les soucis de l’habitant moyen du pays d’Aillon ( E. Le Roy Ladurie).


Chapitre II

Les registres de langue.

Introduction

La teneur d’un discours (c’est-à-dire le vocabulaire, les tournures choisies parle locuteur ou le scripteur, les constructions syntaxiques, etc.) varie en fonction de nombreux paramètres dont les plus importants sont la situation de communication (relation entre l’émetteur et le récepteur), la condition sociale, intellectuelle, culturelle des interlocuteurs. Par référence à une langue dite "standard" ou "courante", constituée par le vocabulaire, les expressions, les constructions les plus usuelles, on a pu définir hiérarchiquement des registres ou (niveaux) de langue.

En dessous du registre "standard" (ou courant), on trouve le registre "familier" ou le registre "populaire". Au-dessus du registre "standard", on trouve le registre "soutenu" ou "littéraire".

Il y a lieu de préciser que les désignations retenues visent des phénomènes de nature différente : par exemple, "populaire" désigne une classe sociale, et "familier" une situation. De plus, ce qu’on appelle français populaire n’est pas parlé par le peuple partout en France, c’est une variété originellement liée à la région de Paris et de l’Île-de-France.

Si l’on cherche à caractériser les registres non pas au plan de l’usage, mais au niveau du contenu linguistique, et qu’on les définisse comme l’emploi conjoint de constructions syntaxiques particulières, d’éléments lexicaux et de faits de prononciation et d’intonation particuliers, on peut isoler quatre registres de langue : le "populaire", le "familier", le "standard" ou "courant", le "soutenu" ou "littéraire", chacune de ces variantes étant caractérisée par des marques sociolinguistiques particulières (choix du vocabulaire, attitude des locuteurs par rapport aux prescriptions de la grammaire normative, facteurs tenant à la prononciation, à l’intonation, etc.)

1. Les différents registres de langue

« Plaisante pas, elle est super cette villa ! »
« Cette villa est vraiment superbe ! »

Ces deux phrases disent la même chose, mais elles n’appartiennent pas au même registre de langue. En effet tous les utilisateurs d’une même langue ne communiquent pas de la même façon. La langue fournit plusieurs registres qui permettent d’exprimer différemment des contenus semblables. En simplifiant, on distinguera parmi les différents registres de langue :

- le registre populaire : Ex : « Hé ! pingre va ! »
- le registre familier : Ex : « Allez ! amène toi !»; « C’est tes parents » ; « Y a pas d’eau » ; « Y a un lien de parenté. »
- le registre standard ou courant : Ex : « Viens ! s’il te plait ! » ; « Est-ce que je suis bien au service des impôts indirects ? » ; « C’est amusant de voyager. »
- le registre soutenu ou littéraire : Ex : « Approchez, je vous prie ! » ; « Suis-je bien au service des impôts indirects ? » ; « Ce sont tes parents.» ; « Il est amusant de voyager. » ; « il existe un lien de parenté. »

Ces quatre niveaux d’expression se rencontreront dans des contextes culturels différents.

Mais le registre de langue peut aussi varier chez le même individu selon les situations dans lesquelles, il se trouve. Par exemple, un jeune s’exprimera différemment devant un adulte qu’il ne connaît pas, devant un camarade de classe, dans une conversation personnelle, face à un public, etc.
En résumé, l’utilisation de tel ou tel registre de langue dépend :

- du contexte socioculturel ;
- de l’âge des interlocuteurs et des liens qui les unissent ;
- du but que l’on se fixe à la communication.

2. Reconnaissance et maniement des registres de langue

On reconnaît les différents registres de langue à certaines marques linguistiques qui les caractérisent. Ces distinctions peuvent porter sur :

- la phonétique. La façon dont est prononcé l’énoncé (et dont il est transcrit à l’écrit).
Ex : v’là l’autre ! C’te chance ! dans le registre familier.

- le lexique. Le vocabulaire employé.

Ex : bagnole dans le registre vulgaire ; automobile dans le registre soutenu.

- la morphologie. Les formes grammaticales : l’imparfait du subjonctif réservé au registre soutenu.

- la syntaxe. Les constructions de phrases et l’ordre des mots : la subordination dans le registre soutenu ; la phrase segmentée dans le registre familier.

Ex : Moi, cette histoire, je la connais. Toi, non ?

- la stylistique. L’utilisation des effets de style : les images, dans la langue soutenue et dans l’argot.

Exercices :

1. Observez ce texte, choisi pour son registre familier. Relevez et étudiez les éléments (vocabulaire, syntaxe, etc.) qui le caractérisent puis récrivez-le dans le registre de langue courant.

« V’la l’affaire. J’étions embusqué à l’Eperon quand quèque chose nous passe dans le premier buisson à gauche, au bout du mur. Mailloche y lâche un coup, ça tombe. Et je filons, vu les gardes. Je peux pas te dire ce que c’est, vu que je l’ignore. (…) – C’était pas un chevreuil ?

Ça s’peut bien, ça ou autre chose ? Un Chevreuil ?…oui… C’est p’t-être plus gros ? Comme qu’on dirait une biche. Oh ! j’te dis pas que c’est une biche, vu que j’ignore, mais ça s’peut ! »

Guy de Maupassant, « L’Ane », Contes


2. Récrivez ces phrases a) dans le registre de la langue familière ; b) dans le registre de la langue soutenue.

Il est fort. – Il est fou. – Il a peur. – Il exagère. – Il s’amuse. – Il mange. – Il est bien habillé.


3. Les effets stylistiques des registres de langue

L’utilisation des différents niveaux de langue peut être déterminée par le style même de l’écrivain, mais elle peut être également exigée par le genre littéraire.

Par exemple l’oraison funèbre ou le discours officiel demandent un autre registre que le récit de souvenirs d’enfance ou la confidence intime.

Un écrivain utilisera différents registres selon le ton qu’il veut donner aux personnages, dans un roman, une pièce de théâtre, un dialogue de film, etc. En effet, le langage permet à lui seul de situer socialement le personnage et même de le caractériser psychologiquement.
Exercices :

1. Dans cet extrait de roman, comparez le registre de langue utilisé dans le dialogue et le registre utilisé pour le récit. Quelles diffé-rences constatez-vous ?

De temps à autre, le dialogue était couvert par une bouffée de musique.
- C’est leur télé, précisa Christophe.
Puis, riant soudain, il ajouta :
- On est gonflés, tout de même.
Robert ne dit rien. Dans la pièce voisine, il y eut un bruit de ferraille remuée et Serge revint, porteur d’une bouteille. Il tira derrière lui la porte du réduit en marmonnant :
- A présent, on est parés, j’ai éteint là-bas, et même si le vieux sortait dans le jardin, il n’y verrait que du feu.
- Tu crois qu’on ne peut pas nous entendre ? demanda Robert.
- Non, il faudrait vraiment qu’on gueule comme des vieux.
Il posa la bouteille et un verre sur le bord de la chaudière.
- Tu as un tire-bouchon, Christophe ?
- Tu parles ?
- C’est vrai, c’est un épicier…
- Charriez pas l’épicier, hein !
Bernard Clavel, «Malataverne », R.Laffont, 1960

2. Récrivez dans le registre de la langue courante le dialogue entre les trois adolescents présentés dans l’exercice précédent.

orecan27

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Date d'inscription : 01/12/2008

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